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Affichage des articles du octobre, 2023

La der des ders ?

  Parfaitement disposé à être en recherche de moi-même, ce moi-même fluctuant, il est d’usage, pour parfaire de derechef cette disposition, de réitérer l’énonciation du principe bouddhiste qui nous dit, en toute simplicité que l’impermanence seule est permanente. Il se trouve qu’après une réaction sanguine au choc de la perte d’un grand ami il m’a parut pertinent d’exprimer, en plus de l’effroi, quelque colère rigide et qu’après auto-critique j’en sois venu à nuancer les torts de chacun de nous, en l’occurence les siens et les miens. Pour me lancer des fleurs, comme il est permis par un autre usage, fort commun et seyant à la liberté de notre expression, je suis d’humeur à penser que j’ai été d’une patience remarquable avec cet ami parti faire ailleurs toutes les erreurs existentielles qu’il lui est permis, de jure, de faire en toute inconscience. En contrepartie : mea culpa, certes, mais à quel endroit des faits ? Trouver des réponses, que nous espérons intelligentes et i

La part de rêve ignorée

  Comment est-ce arrivé sinon par une volonté de faire que ça arrive ? Alors que les fondements de mon état civilisé disparaissaient dans un tremblement de terre psychique, mon affection escamotée dans une illusion duelle prenait le dessus sur la qualité de ma santé. Croire que j’ai toujours été dans le faux menace l’imagination qu’on peut rendre onirique du monde et croire que j’ai fauté est sans doute un défaut moralisateur qui valide des opinions propre à détruire ma patience chaste devant l’hérésie de ce monde occidental qui n’aime qu’à caresser le veau d’or pour briller dans les yeux en appétance d’une foule désabusée. Le contrôle algorithmique menace lui aussi en privant l’esprit de possible dont il ignore tout. La société de consommation, comme il est courant de la nommer dans l’air de ce temps, a gagné, c’est un fait. Mais son autophagie l’emporte dans une transe macabre qui voudrait qu’on se laisse tenter par l’unité adoratrice de l’ordre et de sa propagande absur

L'enquête sans therme

  Il n’y a pas de solution s’il n’y a pas de problème. Les problèmes, je me les suis créé. Et je n’ai cherché à solutionner que ceux que j’avais fait émerger dans le courant de mes pensées létalement biaisés. Létalement ? Certes oui, car j’aurais pu en mourir. Les images de mes blessures ont cicatrisé en une histoire à laquelle il manquerait queue et tête. Peut-être… peut-être qu’il faudrait que j’arrête de les scruter, ces images, comme on admire son nombril. Mais Narcisse ne veut pas se taire, il a même l’intention délibérée de vous soûler sans trêve. Le fait-il en pensant à votre plaisir ? Il essaye à tout le moins, comme il peut, de sorte que ce coït épistolaire (en sens unique) régale à la fois l’assemblée et lui-même. Narcisse cherche son image, j’y trouve sa version déformée. Tout ce texte est un miroir déformant et si j’y suis déformé c’est que je ne parviens pas à saisir la façon dont il faudrait manufacturer ce miroir (cette psyché ). Il m’est de surcroît pénibl

Pérégrinations inutiles

  Je me baladais. Je vous assure que c’est vrai. Sans objectif, ce qui avait un côté aussi agréable que déroutant. Vous êtes dubitatifs ? Ne peut-on avoir pour seul objectif que vivre dans le présent ? Et bien… pour quelques philosophes, et ceci depuis l’antiquité grecque et sans doute au-délà, le présent n’existe pas. A peine est-il appréhendé qu’il a déjà disparu. Or, s’il a disparu, c’est peut-être qu’il a vraiment existé, finalement, non ? Moi, je me baladais. Tranquillement, croyez-le ! Vous n’y arrivez pas ? Peut-être pensez-vous que j’allais à un rendez-vous galant, peut-être imaginez-vous que j’allais à un entretien d’embauche. Non, je me baladais, c’est tout. Les griffes du réalisme avaient depuis longtemps desserré leur prise sur moi et plus personne ne m’en voulait. On avait juste un peu peur de moi, parfois feuille tremblante lorsqu’en manque ou en surdose de café. On ne me fuyait pas, on m’esquivait, à la mode aïkidoka, sans vraiment s’en apercevoir, sans vraim

Musique à l'horizontal

  Il est une radio internationale qui fait vivre de plaisants sentiments en moi : KEXP. Régulièrement, dans le secret de mon alcôve, j’en écoute les meilleurs live. Ceux que personnellement je trouve les meilleurs. Je m’en délecte et mon répertoire d’émotions s’enrichit. L’infinité des artistes qu’il me reste à découvrir pourrait me donner le tournis, elle me donne du courage. J’apprivoise des affects en moi qui, sans la possibilité d’être canalisés par la musique, resteraient sauvages ou incompréhensibles. Il est d’usage de dire qu’icelle est un langage universel et la part de nous qui la comprend la mieux est le coeur, même si cela reste une métaphore. Mon grand-père, modèle de mes ambitions en termes de qualités humaines, a régulièrement été étonné de la vasteté du répertoire musical dont je me nourris et parfois même agréablement surpris de voir qu’il existait une terra incognita pour ses oreilles qui, à lui aussi, faisait du bien. C’est sans doute la part de moi la pl

Humeur passagère

  Cela fait quelques jours que j’ai mis un terme à la relation sentimentale que je croyais avoir été celle dont j’avais besoin pour m’épanouir mais la négativité, presque transcendantale, l’a emporté sur mon optimisme que j’aurais voulu insubmersible. Le temps que nous avons passé ensemble n’a pas été que d’obscurité et de malheur mais la suite de cette petite entreprise était vouée au néant. J’arrive à ne pas m’en vouloir d’avoir fait ce que le corps médical appelle : se protéger. Le bonheur est chose instable et sans vouloir vous raconter sa vie, la femme qui occupait mon temps et mon énergie avait un passif psychologique que je n’ai connu que trop tard, me mettant dans la position tragique d’être le sauveur de son monde. Seulement, il faut parfois se reconnaître des limites et vivre un peu pour son compte. D’ailleurs, ma vie sociale est en train de redémarrer et pour parler un peu comme tout le monde ça donne beaucoup d’air de retrouver son univers personnel, culturelle

Vivre de haine et d'eau tiède

L’amour est un piège dans lequel tout le monde a eu l’occasion, et même la réccurrence, de tomber. Que dois-je dire, moi qui en ait été le barde triste toutes ces années ? Malmené, mis à la marge, il faut que je tourne cette page usée par le temps et l’expérience : ça ne marche pas. On pourrait croire le contraire sous le prétexte que l’humanité s’est reproduite massivement. Mais c’est un leurre, l’amour n’y a pas sa place, seulement les convenances. Le crier ne servirait probablement à rien et le faire en silence comme je le fais présentement n’aboutira peut-être à rien de mieux. Seulement, j’ai envie de profiter des forces qui me restent pour allonger ma boisson préférée : l’écriture. Ce que je dois écrire ? Un récépissé de ma haine ? Je n’en ai plus, chacun mène sa propre danse avec les armes que la vie lui fournit, parfois bien peu en tout cas presque toujours pas assez. Chacun a sa façon de voir sa vie et celle des autres et beaucoup se retrouvent autour d’un verre p